Soldat du feu : la décision - Graine d'oracle -


Bonjour tout le monde 😊,
Je suis revenue de mon stop au hasard sans argent, sans eau, sans nourriture, sans téléphone, avec mon amoureux et un appareil photo jetable… Bon ok, une brosse à dents aussi 😊 Et oui, nous sommes toujours ensemble lol.
Nous avons mis quelques jours à redescendre sur Terre, car ce fut une belle claque humaine. J’ai également eu besoin de me reposer un peu. J’attends de finir mon appareil photo jetable pour vous conter ce voyage sur le principe : une photo, une histoire. Rien ne presse, j’ai bien d’autres choses à vous raconter d’ici là 😊
Au programme de ce Graine de Funambule : avant-dernier épisode de la série « soldat du feu » et graine d’oracle.
Pour profiter pleinement de la série « soldat du feu », si ce n’est pas déjà fait, je vous invite à lire les épisodes précédents.
Soldat du feu : la décision
J’entends la sonnerie du téléphone. Avant l’appel, j’ai conclu un pacte avec moi-même, faire une blague au lieutenant sur cette proposition de mariage, histoire que tout le monde se détende un peu. Il répond et je le remercie de m’avoir accordé autant de temps pour m’expliquer le fonctionnement de la caserne, les enjeux de cet engagement et de m’avoir laissé une semaine de réflexion. D’habitude, je suis très rapide dans mes prises de décisions, j’ai besoin d’avancer rapidement, mais dans ce cas, bien intégrer et infuser tous les aspects qu’implique le métier de pompier a été bénéfique.
Peut-être que je passe pour une grosse fayote avec tous ces remerciements, mais ça m’est nécessaire. Après ce préambule (j’aime bien faire des réponses structurées lol), je lui dis oui ! Dans cette vie, je décide de tout saisir, de suivre une coccinelle jaune à poids noirs jusqu’à Nantes et une autre jusqu’aux pompiers. Je veux vivre tout comme une grande amoureuse de cette vie.
Je m’attends à ce qu’il me dise clairement sa réponse de son côté, mais à la place, il m’informe que je serais convoquée à la commission de recrutement RH au mois de mai. C’est la prochaine étape. Bon ok, donc c’est oui alors ? Le lieutenant n’aime peut-être pas faire étalage de ses sentiments. Il reste factuel et pragmatique. Je ne sais pas pourquoi mais je suis émue et j’oublie de lui balancer ma blague.
J’ai l’impression de passer le Koh Lanta des sapeurs-pompiers volontaires.
Lundi 22 mai, 18h30
Vous l’avez compris, comme d’hab, j’arrive en avance. Je rentre d’un weekend à Thionville. J’ai mon sac à dos rouge et j’ai oublié mon blazer noir prévu spécialement pour l’occasion dans le train. Je voulais cacher mes tatouages comme pour mes deux premiers entretiens. Tant pis, ils vont avoir la Hélène en version brute.
La caserne semble toujours tout droit sortie d’un film d’horreur slovaque. Je suis accueillie par un sergent-chef tatoué jusqu’au coup. Alléluia. Elle est pas belle la vie ? Je patiente pour enfin être dirigée vers un pré-fabriqué où je suis accueillie par quatre pompiers. Pour cet entretien, je veux temporiser ma joie et mon enthousiasme, retirer le masque de la fille insolente qui s’en bas les ovaires et qui peut se casser à tout moment avec son paquetage plein de pin’s.
Mais je n’arrive vraiment plus à faire semblant, du coup, ça donne lieu à des situations complètement lunaires et des répliques déglinguées. Et comme je vois la vie comme une pièce de théâtre, j’avoue que je ne me suis pas privée.
Je m’installe et l’adjudant-chef prend son air de méchant, fronce ses sourcils et commence par me dire avec sa grosse voix que ma candidature est atypique. Ils me saoulent tous avec ce mot « atypique » qui n’a plus aucun sens ! Quand on prend vraiment le temps de discuter avec les gens, tout le monde est atypique ! Cette première phrase a le mérite de m’inspirer un prochain article pour la newsletter. Et une inquiétude revient, mon ancien grade à l’armée. À priori, quand on suit son cœur et qu’on s’en fout du reste, ça nécessite des explications pédagogiques.
Note à moi-même : Information à vérifier : on dirait que tous les adjudants-chefs se sont passé le mot pour jouer constamment les méchants. Comme s’il y avait un consensus écrit dans un procès-verbal suite à un congrès international des adjudants-chefs. Autant, lors du premier entretien dans la caserne de SH, le côté méchant de l’adjudant-chef ne m’avait fait aucun effet, là, ça marche un peu, je ris nerveusement.
Quelques pépites de l’entretien.
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